Les 10 ans de l’Institut des sciences de la vigne et du vin (ISVV) 

240


  Les 10 ans de l'Institut des sciences de la vigne et du vin (ISVV) 

Alain Blanchard, directeur de l'ISVV © ISVV

Le 24 mai dernier, l’Institut des sciences de la vigne et du vin (ISVV) – qui regroupe 250 chercheurs et 600 étudiants – fêtait les 10 ans de sa création dans ses locaux à Villenave d’Ornon (33).
Retour avec Alain Blanchard, son directeur, sur les 10 années passées et les projets à venir pour le futur.

Pourquoi un Institut de la vigne et du vin ? Quelles sont les grandes missions et objectifs de l’ISVV ?


  Les 10 ans de l'Institut des sciences de la vigne et du vin (ISVV) 


  Les 10 ans de l'Institut des sciences de la vigne et du vin (ISVV) 

Alain Blanchard, directeur de l'ISVV © ISVV

Alain Blanchard : C’est un institut pluridisciplinaire ; son originalité – qui en fait un peu un modèle unique – est qu’il rassemble des activités de tous les partenaires qui concernent la vigne et le vin : la formation, la recherche et le transfert de technologie.

Nous sommes atypiques dans le monde universitaire car nous fédérons les deux universités bordelaises (Bordeaux Montaigne et Université de Bordeaux), l’INRA, Kedge (pour les aspects marketing commerce) et Science Po Bordeaux. Il nous est précieux et indispensable de co-constuire avec ces partenaires.

Vous venez de fêter les 10 ans de la structure, quels grands thèmes y ont été développés en 10 ans ?

Ils sont nombreux, mais dès le début, Alain Rousset et Denis Dubourdieu, fondateur et directeur de l’ISVV de 2009 à 2016, avaient voulu que les sciences sociales y trouvent vraiment leur place. Il a fallu activer une certaine dynamique mais nous y sommes arrivés : l’économie expérimentale s’est par exemple bien implantée dans l’institut. Nous travaillons notamment sur ces questions : Qu’est ce qui va attirer un consommateur à acheter un vin plutôt qu’un autre par rapport au critère de naturalité ? Qu’est ce qui fait qu’il sera plus attiré par du bio ou un vin produit en biodynamie? Quels sont les moteurs derrière ce souhait et quel prix est-il prêt à payer pour mettre 2 euros de plus dans la bouteille? Les réponses sont précieuses pour le secteur.

Donc à partir de ce type de conclusions, vous opérez ensuite un transfert de technologie au secteur du vin…

Oui, les transferts de technologie sont réalisés à l’ISVV de manière très importante et très variée.
Nous avons instauré un partenariat avec le cluster Inno’Vin, lors de séminaires conjoints qui permettent d’engager des débats entre chercheurs et acteurs de la filière. 
Les Vendanges du savoir s’adressent, elles, au grand public. En partenariat avec la Cité du Vin, elles permettent de rencontrer le grand public sur des thèmes travaillés dans les laboratoires, comme par exemple les pesticides ou les questions historiques liées à la vigne et au vin…

Quelles grandes actions sont en route dans les années à venir ?

Nous sommes engagés auprès de la Région Nouvelle-aquitaine en tant que partenaire recherche dans le grand projet VitiREV. Dans ce projet de territoire, les acteurs sur le terrain vont expérimenter de nouvelles pratiques plus vertueuses pour l’environnement. L’ISVV, avec ses forces en terme de recherche, est là pour apporter une expertise et une aide sur la méthodologie. 
Lors de cet anniversaire, nous avons aussi évoqué le projet d’extension du bâtiment de l’ISVV ; il s’agit de se projeter dans les prochaines années, en définissant ce que la recherche et la formation peuvent apporter à cette filière, avec la pédagogie de demain et notamment le fait que les étudiants soient de plus en plus internationaux.
Au niveau de la recherche, il nous faut créer des dispositifs qui permettent de faire des expérimentations en sciences sociales. Nous avons imaginé un Futurovin. L’idée est un dispositif dans lequel l’on serait capable de placer les consommateurs en exploitant les possibilités de la réalité virtuelle, par exemple leur faire faire une visite virtuelle de vignoble ou les mettre face à un rayon de supermarché.

Et dans 10 ans… Comment vous voyez l’ISVV en 2029?

Il faut absolument que l’on reste un institut ouvert, que le monde de l’entreprise rentre naturellement dans l’ISVV pour y trouver de l’expertise, des moyens pour expérimenter, développer de nouveaux produits. Pour les producteurs aussi, un lieu de débat et avec les citoyens. Nous croyons beaucoup au croisement avec d’autres publics, et les étudiants en sont très demandeurs.

La soirée des 10 ans de l'ISVV en images

En savoir plus

Dans le site de l’ISVV

Source