Insertion : tous sur le pont

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 Insertion : tous sur le pont

Cupidon fou © Sabine Delcour

Douze personnes éloignées de l’emploi ont rejoint un chantier d’insertion à Rochefort. Porté par l’association Hermione-La Fayette avec le soutien de la Région, il leur permettra de se former à la maintenance maritime sur un vieux gréement en bois, le Cupidon fou.

Un nouvel outil de formation

« Avoir un bateau, partir en mer, ça a toujours fait partie de mes rêves. Alors travailler sur le Cupidon fou, c’est parfait pour se former », explique Anthony Lozano. Cet Oléronais de 25 ans vient d’intégrer un chantier d’insertion à l’Arsenal des mers de Rochefort (17). Destiné aux personnes éloignées de l’emploi, et plus particulièrement aux jeunes de moins de 26 ans, ce nouvel outil de formation cible le secteur maritime – en recherche constante de main-d’oeuvre – pour mieux les orienter sur le marché du travail. C’est l’association Hermione-La Fayette, à l’origine de la célèbre réplique du trois-mâts basé à Rochefort, qui a imaginé ce dispositif. L’idée ? Se former aux métiers de la maintenance maritime sur un support pédagogique grandeur nature.
Ce support, c’est le Cupidon fou. Construit en 1929 à Lormont (33), ce voilier en bois a longtemps été barré par le baron Philippe de Rothschild. Classé au titre des Monuments historiques depuis 2011, le Cupidon fou appartient aujourd’hui au Musée Mer Marine de Bordeaux. Sa restauration a été confiée à l’association Hermione-La Fayette, qui a choisi d’y greffer un chantier d’insertion. Douze personnes peu ou pas qualifiées, toutes originaires du département, ont intégré ce dispositif soutenu à 80 % par la Région Nouvelle-Aquitaine, soit près de 200 000 euros.

De réels débouchés professionnels

« Ces chantiers d’insertion sont dans l’ADN de l’association Hermione-La Fayette », confirme Émilie Beau, sa déléguée générale. Une façon, explique-t-elle, d’associer « la sauvegarde du patrimoine marin » à « un outil pédagogique exceptionnel ». Comme Anthony Lozano, les bénéficiaires de cette formation vont y côtoyer des professionnels aguerris et approcher différentes techniques de construction. « Pour l’instant, nous voyons les bases : matériaux, termes maritimes », détaille-t-il. Pris de passion pour le monde nautique, Anthony Lozano a délaissé ses études en informatique pour un diplôme de moniteur de voile. Un travail essentiellement saisonnier qui le pousse désormais vers le secteur porteur de la maintenance. « J’ai appris l’existence de cette formation lors d’un salon organisé par Pôle Emploi. Après, je voudrais travailler sur de vieux gréements. » D’ici à juin, le jeune Oléronais travaillera à la fois à Rochefort, sur le Cupidon fou, et à Périgny, où se trouve le plateau technique de l’Afpa, l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes. C’est elle qui délivrera à l’issue de cette formation de près de six mois un certificat d’aptitude professionnelle. « Ce certificat, sanctionné par un examen, offre un premier niveau de compétences. Il permet ensuite de s’orienter vers une formation de menuisier ou d’agent de maintenance en plaisance », précise Aurélie Besson, la responsable d’affaires pour le nautisme de l’Afpa, qui insiste sur les débouchés réels de cette filière. Émilie Beau en est, elle, persuadée : « Côtoyer les artisans et les gabiers de L’Hermione pourra susciter des vocations. Et c’est un véritable plus sur le CV ! »

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