Des producteurs laitiers mobilisés pour le climat
C’est un encouragement à prendre soin de la planète. Les éleveurs laitiers investis dans une démarche de réduction des émissions de gaz à effet de serre pourront être soutenus par la Région des Pays de la Loire. Une première en France.
Soucieux d’agir dans la lutte contre le réchauffement climatique, la filière laitière nationale s’est fixé pour objectif de réduire de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2025. Pour y parvenir, la filière et l’interprofession régionale (CIL Ouest) misent, aux côtés de la Région, sur la démarche "fermes bas carbone", soutenue à hauteur de 1,7 million d’euros par la Région, qui mobilise également 1,5 million d’euros d’aides européennes. « C’est une première nationale, inscrite dans la stratégie régionale agrialimentaire De notre Terre à notre Table » indique Lydie Bernard, vice-présidente en charge de l’agriculture. « Elle encourage les exploitations agricoles dans la transition énergétique. »
Améliorer le climat, l’eau et la biodiversité
En région Pays de la Loire, les agriculteurs s’engagent de cette manière dans un projet qui vise à déployer à partir de 2019, et sur neuf ans au total, une démarche d’accompagnement des élevages pour réduire leur impact environnemental, notamment sur le volet des gaz à effet de serre (GES). La Région et l’interprofession laitière visent un effet de levier significatif sur la baisse des émissions à l’échelle du bassin de production, en mobilisant un grand nombre d’éleveurs : l’objectif est d’en accompagner 5 200. L’initiative pourra contribuer à accompagner, en plus de la lutte contre le réchauffement climatique, la reconquête de la qualité des cours d’eau et la protection de la biodiversité, tout en contribuant à améliorer le revenu des agriculteurs par une baisse de leurs charges, voire une reconnaissance dans le prix du lait.
Accompagner les diagnostics chez les éleveurs
Sur un coût total estimé à 8,3 millions d’euros sur la période 2019-2027, la Région accompagnera la réalisation des diagnostics chez les éleveurs. Elle soutiendra ainsi le principe d’une reconnaissance de la démarche dans le cadre de la future Politique agricole commune post 2020. Ce projet est élaboré de manière collective entre le CNIEL et le CIL OUEST (l’interprofession laitière nationale et interrégionale), l’IDELE (institut technique), la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire, les organismes de conseil en élevage, VIVEA, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie et la Région des Pays de la Loire.
Témoignages
© RPDL / Ouest Médias« Nous nous sommes lancés dans la ferme laitière bas carbone il y a 20 ans, sans le savoir : du colza local à la place du soja dans les rations, des fertilisants de synthèse progressivement abandonnés, les déjections mieux maîtrisées car récupérées et incorporées au sol des parcelles nécessitant des apports de matière organique… L’ensemble de ces mesures nous ont permis d’améliorer considérablement le bilan carbone de notre activité. »Marc Fougère, responsable de la ferme expérimentale de Derval (44) et Thomas Huneau chargé d’études.« Depuis toujours, nous avons eu une gestion extensive de nos cultures et intensive de notre troupeau de vaches laitières. Désormais, nous concilions approche agro-environnementale et performance économique. Le modèle alimentaire associe fourrage, maïs, ensilage et tourteaux de soja. Le recours systématique aux techniques culturales simplifiées, prônant un minimum d’intervention sur le sol, limite les dépenses en carburant. Le lisier et le fumier fertilisent les cultures. Si un complément en engrais azoté minéral est nécessaire pour les céréales afin d’obtenir un bon taux de protéines dans les grains, elles ne reçoivent plus de potasse et de phosphore. »Ghislain de Viron, éleveur à Rouperoux-le-Coquet (72).
Qu’est-ce qu’une ferme laitière bas carbone ?
La ferme laitière bas carbone est une démarche de filière qui accompagne les éleveurs laitiers français dans la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) à partir d’un diagnostic individualisé. Chaque éleveur peut choisir les leviers d’action adéquats à son exploitation et à ses objectifs. Cette initiative engage la filière dans la lutte contre le changement climatique et fédère les éleveurs, les transformateurs coopératifs et privés, ainsi que les organismes de conseil.