La Région Nouvelle-Aquitaine s’engage pour la transition agricole

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  La Région Nouvelle-Aquitaine s’engage pour la transition agricole

transition agricole © Françoise Roch

Au moment où le monde agricole doit répondre à de nouveaux défis, la Région Nouvelle-Aquitaine organisait la quatrième conférence permanente de l’agriculture sur “la transition agricole”, ce mardi 4 juin dans le cadre du Salon de l’agriculture Nouvelle-Aquitaine.


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  La Région Nouvelle-Aquitaine s’engage pour la transition agricole

Conf permanente agri © dr

« Je crois que l’innovation est affaire de culture, de mentalité et d’un environnement particulier. Les sociétés ont tendance à s’arrêter. Or il faut aussi que nous sachions innover. D’abord parce que l’on est passé de quelques centaines de milliers d’habitants sur la planète à 8 milliards. On ne peut pas se comporter de la même manière. L’innovation est un besoin, pourvu que l’on y attache du sens », lance Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, à l’assemblée de la Conférence permanente de l’agriculture sur “la transition agricole”, réunie mardi 4 juin pendant le Salon de l’agriculture de Nouvelle-Aquitaine.
Comme le relève le sociologue Jean Viard dans son dernier ouvrage, il y a une absence de discernement des pouvoirs publics sur la société. « L’Europe laisse passer la révolution numérique alors même qu’elle a tous les outils pour tenir et donner du sens à l’ensemble de ces révolutions. D’ailleurs, l’Europe avec la transition agro-écologique peut reprendre du sens », appuie le président de Région. Cela ne se fera pas naturellement, car cela suppose une forte volonté politique, un accompagnement du monde agricole et une mobilisation de nos capacités de recherche et de transfert de technologies.
« La difficulté pour la France, c’est qu’elle n’arrive pas à passer d’un modèle jacobin à un modèle girondin de la réforme. On est aujourd’hui dans l’obligation d’effectuer des innovations qui rompent du tout au tout par rapport au modèle de production ; sinon les consommateurs nous le feront payer », alerte Alain Rousset.

Des marges de progrès considérables

Et de reprendre : « Dans les vignes, les rosiers permettaient d’identifier les maladies quand elles étaient déjà présentes dans tous les rangs. Demain, on va avoir la chance d’utiliser des drones pour détecter le démarrage d’une maladie. Le rosier dans les vignes est une innovation, mais demain il faudra détecter le point de départ de l’infestation et ne traiter que cela. Bref, on a des marges de progrès considérables. » Par exemple, l’Inra de Bordeaux-Pierroton travaille sur les produits émis par les feuillus pour éloigner les agresseurs du pin. L’idée est de s’appuyer sur le bio-mimétisme pour développer des technologies alternatives.
« L’homme n’est plus le sorcier qui arrête, avec ses petits bras, le mildiou ou l’oïdium, mais il est capable de faire du judo avec ce qui peut être une catastrophe pour le monde agricole, en utilisant au mieux la force de l’adversaire. Toute la réforme agro-écologique c’est faire du judo et pas du karaté ! L’innovation doit aussi être une innovation humaine et économique. Je crois au monde rural et en l’agriculture, mais il faut bouger », insiste le président Alain Rousset.

L’enjeu du biocontrôle

Dominique Graciet, président de la Chambre régionale d’agriculture, ajoute : « Aujourd’hui, le progrès technique ne suffit pas. A force de répondre techniquement à des injonctions qui sont beaucoup plus citoyennes et politiques, on s’épuise. L’agriculture est un gros bateau, on ne change pas de cap aussi facilement. On a une responsabilité énorme et on y arrivera qu’avec le soutien des collectivités et de l’état ».
Une trajectoire prise il y a une dizaine d’années par la coopérative Terrena comme l’explique son directeur innovation et développement, Lancelot Leroy, présent à la table-ronde “Freins et leviers pour accompagner et accélérer la transition de l’agriculture” : « On a réalisé notre grand débat avec nos adhérents dans tous les bassins de vie. Ce qui est ressorti de leurs attentes c’est qu’ils voulaient être accompagnés par la coopérative dans le changement de pratiques. Nous sommes alors entrés dans ce que l’on appelait “l’agriculture écologiquement intensive” en s’ouvrant sur le monde de la recherche pour avoir des solutions économiquement viables pour le monde agricole, avec les enjeux sociétaux, la diminution des pesticides, le bien-être animal, le bio-contrôle… »
Un bio-contrôle devenu un enjeu majeur, saisi par le cluster bio-contrôle et bio-solution Nouvelle-Aquitaine présenté pendant cette conférence permanente. Son objectif est de fédérer les acteurs de la région Nouvelle-Aquitaine dans les filières végétales et animales pour devenir un levier important dans la transition agricole et notamment pour la réduction des intrants chimiques.

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